mardi 20 septembre 2011

Pampacangallo

Nous revoilà partis sur les routes, fini le bitume (même si il n'y avait pas tant de bitume que ça ces derniers kilomètres), c'est parti pour 3h de ripio pour rejoindre Pampacangallo, village natal du grand-père de Seb. A notre arrivée on est tout de suite repérés : eh oui les gringos ne courent pas les rues ici ! Alors on se sent légèrement observés par tout le monde et on entend beaucoup de gens nous appeler gringos, parfois juste comme ça pour rigoler entre eux, et disent des choses en quechua qu'on ne comprend pas, mais aussi dans une boutique, on nous appelle comme ça comme si c'était notre prénom ! 
On commence le soir même notre enquête pour commencer l'arbre généalogique de Séb, en commençant par  l'église de Pampa. Puis à la mairie, où le responsable nous propose de passer un appel à la radio locale en citant les noms et prénoms qu'on avait, pour savoir s'il y avait quelques proches, puisque nous ne connaissons personne... Quelques heures plus tard alors qu'il fait déjà bien nuit et qu'on s’apprête à se coucher, des gens arrivent déjà à l'hotel affirmant qu'ils font partie de la famille de Séb, mais en fait tout le monde quasiment à le même nom de famille à Pampa.
On dort les deux premières nuits à "l'hôtel" municipal puis on est hébergé chez Justiniano et sa fille Digna (prononcer Dina), plus ou moins de la famille de Seb qui nous prête une maison (carrément !) pour notre séjour à Pampacangallo.

Après avoir été réveillés très tôt les matins d'avant par des gens croyant être de la famille de Seb, Justiniano nous réveille le 3eme matin très tôt pour aller voir quelqu'un de la famille, Emirigildo, qui habite à peu près à une heure du centre, dans une "communauté" comme ils disent, ce qui correspond à des lieux-dits, ou des hameaux, en fait. 
Et voici là où il vit ! Sur les hauteurs de Cuchucancha



Une jolie vue qui nous récompense de s'être levé à 5h30 du matin !

"L'oncle" Emerigildo nous désigne le lieu où habitait l'arrière grand père de Séb et sa famille, ce qui n'est plus que quelques ruines de pierres, même si on distingue bien les différentes ouvertures et pièces (deux !)...





Au retour on sympathise avec des ramasseurs de patates et surtout leur cochon, qui tombe sur le flanc, droit sur ses pattes dès qu'on commence à gratouiller son bidon ! En prime on a pu repartir avec plusieurs kilos de patates qu'on nous a gentiment offert ! C'est un peu le cadeau empoisonné, parce que il faut porter un gros sac  plein de patates à pieds sur plusieurs kilomètres ! Et aussi parce qu'on commence à en avoir maaaaare des patates!





Mais on ne reste pas qu'à Pampacangallo, on va aussi à Cangallo où sont stockées les archives. On passe plusieurs heures entre les registres de baptême de l'église et la mairie, après avoir trouvé le responsable des registres civils, ivre, en cette veille de jour férié !



On rayonne aussi autour de Pampacangallo, dans les différents hameaux accessibles, presque, qu'à pieds. 

Celui ou nous nous rendrons le plus sera Ccatun Pampa (à prononcer Jatun Pampa, avec la "jota" espagnole), car c'est là que se trouve la soeur du grand père de Séb, Paulina, totalement oubliée par la famille, même si lorsqu'on a évoqué ce nom ça leur est plus ou moins revenu. Paulina, très très attendrissante, toujours un grand sourire avec des yeux humides... Mais elle n'a pas pu nous renseigner parce que d'une, la conversation était très difficile car elle ne parle strictement QUE le Quechua, pas un seul mot d'espagnol ! Et deuxièmement parce qu'elle a de gros problèmes de mémoire...




Paulina, toujours souriante!





On se fait héberger une nuit chez un "cousin" de la mère de Seb qui vit en haut d'une colline, de l'autre côté de Pampa Cangallo, à Pampa Puquio, derrière Cuchucancha (ça va vous suivez les noms??? :D), sans eau courante ni électricité mais qui nous offre le gîte et le couvert avec une générosité rare... 

Ce sera sûrement la rencontre la plus émouvante, car l'oncle Juan était lui même très très ému quand il a vu arriver quelqu'un de sa famille après tant de temps sans nouvelles de qui que ce soit, et c'est à la lueur de la bougie qu'il a raconté les histoires de famille, des oncles et tantes de la mère de Séb, avec plein de détail, remontant à l'enfance de Juan, à l'époque du terrorisme, du sentier lumineux, qui à fait deux morts dans la famille... Moment très émouvant donc, où même ses enfants écoutaient attentivement, regardant leur père compléter l'arbre généalogique... 







Et en plus ils ont un cochon !! (très très mignon mais qui doit finir dans la casserole dans à peu près deux mois.. :( )


Chez une autre branche de la famille (le fils de Paulina et tous ses enfants), on a la chance de voir leurs chiens, leur coq et surtout leur aigle apprivoisé et pas farouche !




Les petits enfants de Paulina.

Et Paulina et son mari.







Encore de la famille de Seb. La plupart des gens du coin vivent dans des maison en adobe et n'ont pas d'électricité et d'eau. Mais personne ne manque de nous donner les patates/choclo (maïs)/fromage de rigueur, quelque soit l'heure ! Autant vous dire qu'il faut limiter les visites journalières si on ne veut pas mourir d'indigestion !




Un jour on est rentré à Pampacangallo avec un couple et leurs enfants. Après avoir un peu discuté, la petite fille nous a dit: "mais quand vous serez rentré chez vous, vous allez les oublier le pont et la rivière ?" C'est vrai qu'on l'aurait peut être oublier si elle nous avait pas dit ça avec un air un peu triste pour nous. Maintenant c'est sûr qu'on oubliera plus ce pont et cette rivière...



Chez Justiniano et Digna, on avait la charmante compagnie de "La Gringa", la chatte de Digna appelée comme ça à cause de sa couleur blanche. Adorable mais qu'on a failli tuer la première nuit où elle nous a empêché de dormir à venir ronronner sur notre tête et se glisser dans nos supers duvets de luxe toutes griffes dehors !



Est-ce un pré ? Et non détrompez-vous ! Ceci est une école !



La nouvelle amie de Seb...


Jour de match à Pampa ! Volley et foot au programme !



Voilà notre coup de coeur, toujours à quatre pattes bien sûr ! Voici Lolo, une chienne future maman, complétement folle et gentille comme c'est pas permis ! La prochaine fois on l'embarque !


Et maintenant, une petite visite de la maison qui a été la nôtre pendant plus d'une semaine:

la chambre, matelas en peaux de moutons et puces, où Mona aura passé sa dernière journée à dormir à cause d'une indigestion à force d'avoir été gavés toutes les demi-heures à chaque visite!


l'extérieur, donnant sur un joli jardin avec potager et ruches

le poulailler et...

... les toilettes ! Au milieu du poulailler, une fois suffit pour apprendre à éviter les poules qui essayent de vous picorer les pieds !


Avant de partir, une dernière photo avec Justiniano, Digna et bien sûr Lolo qui nous a suivi jusqu'à la maison ! Encore merci à eux !